EXTRAITS DU JOURNAL DE RÊVES LUCIDES OU ASSOCIÉS DE CHRISTIAN

SEPTEMBRE 1982

(Version zéro du 15 mars 2001 — fichier évolutif)

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Rêves du mercredi 1er septembre 1982

RÉVEIL vers 4h40

(réveil avec forts battements cardiaques à la suite d’un mauvais rêve)

RÉVEIL vers 7h55

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Rêves du Vendredi 3 septembre 1982

Rêves lucides

Rêve lucide 1 : Je suis dans ma chambre mais c'est une grande chambre au plafond natté dans une grande maison. Je touche les objets autour de moi. Maman me dit que personne ne vient dans cette pièce. Maman est habillée en danseuse de l'Opéra […] Papa est également présent. Que dois-je faire ? Sortir.

Rêve lucide 2 : Dans un jardin à la recherche de la fille n… J'en trouve une qui n'est pas elle, mais je fais comme si. Je veux l'emmener. Charly a un appartement qui pourra nous accueillir. Mais tout se désagrège déjà dans l'ascenseur.

Contexte onirique : rêve associé (où il est question du rêve)

Ma sœur Catherine, ses amies Béatrix et Ghilaine se partagent un fantôme qui vient leur faire l'amour dans leur rêve. Il s'appelle Charles Edouard. Un jour il a diminué. Catherine me dit qu'elle est CARDAN. Ce sont des légumes.

Mon journal contient la note suivante : " Observation : faire des rêves lucides plus longs, décider à l'avance de ce que j'y ferai " qui indique mon intention de me livrer à des expériences au cours du rêve lucide. À l’époque j’avais simplement lu le livre de Garfield et je ne m’étais pas documenté sur la question. Ma recherche sur le sujet ne devait commencer que fin 83.

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Rêves du Jeudi 9 septembre 1982

RÉVEIL vers 6h25 Saint-S…

Rêve associé : sur le rêve (deux occurrences)

Je retourne à l'école, en Terminale. En fait, je suis des cours au lycée. J'arrive en classe alors que ce sont des élèves moins âgés qui ont cours. Un professeur leur enseigne la méthodologie. C'est un professeur d'histoire géographie. Il enseigne la méthodologie en plus de sa matière, mais contrairement à ce que je crois tout d'abord, il ne l'enseigne pas en vague complément. J'arrive en retard, à la fin du cours. Il veut se débarrasser rapidement du Tennessee pour continuer l'étude de la méthode. Cet homme enseigne aussi dans les classes supérieures. Il utilise un fascicule qui comporte une bibliographie. C'est un fascicule Larousse. Il en corrige le contenu. Par exemple, les rêves sont pour lui des messages du groupe sociologique. Il raconte une histoire qui lui est arrivée aux USA. Il y avait un homme qui se faisait agresser dans la rue. Il a couru, a regardé le visage du premier homme, puis le visage du second agresseur. Et pensez-vous qu'il soit resté tranquillement au chaud dans son fauteuil ? Il aurait pu. J'en déduis qu'il est allé à la police rapporter ce qui se passait, mais en réalité il ne s'est pas mêlé à la bagarre comme on aurait pu d'abord le penser. Il a un chapeau mou et un visage replet au nez proéminent. Dans le cours de méthode, où l'on attend le professeur, on discute de ce qu'il faut manger, sujet du prochain cours. Ce sont des aliments qui contiennent quelque chose qui porte un nom compliqué, comme stéobromine.

Je vais au cinéma. Il y a plusieurs étages. Je m'arrête à l'un d’eux et m'installe dans un fauteuil avec ma couverture pour voir le film, au lieu d'aller jusqu'à l'étage inférieur. Une fille passe rapidement pour aller au sous-sol, dans l'obscurité. C'est une histoire genre western. Le bandit a l'habitude de voler quelque chose dans une sorte de boîte. Le facteur piège la boîte. Trois personnages pistent le bandit. Ils sortent le soir venu. Dans le feu de l'action, l'un d’eux, une fille, se précipite sur la boîte qui explose du fait du piège du facteur. À suivre. Un petit africain se fait sermonner par son professeur d'histoire géographie parce qu'il ne s'est pas conduit correctement. Son professeur lui fait remarquer qu'il lui a été rapporté que c'était un pou, un cafard, un type triste. Ce garçon est en quelque sorte un pédant, travailleur, trop sérieux. Assis dans le siège de la salle de cinéma, le professeur africain lui fait ainsi la morale. Ce garçon se prend trop au sérieux. Le garçon, installé dans son siège, réplique, en parlant de ses détracteurs, quelque chose comme " sagesse mal comprise ". Le professeur n'est pas d'accord. Il veut lui faire comprendre que lui parle de choses intéressantes. Par exemple une fois… et il raconte une aventure qui lui est arrivé, les yeux brillants. Le gamin s'endort. En fait c'est le professeur qui se prend trop au sérieux. Dans le cinéma, qui est aussi un métro, j'imagine qu'on rêve de ce qu'on ne verra jamais et qu'on voit ou verra ce dont on ne rêve pas. Mais si on peut s'arranger avec ses rêves, c'est beaucoup plus intéressant d'avoir les deux sortes de rêves : prémonitoires et extra-personnels.

Je surprends une conversation entre maman et ma sœur Catherine. Toutes les filles qui auraient pu être mes copines ne l'ont pas été parce qu’elles ne correspondent pas à ce que je cherche…

RÉVEIL vers 8h45

Rêve associé : faux éveil en cours de rêve

Je monte suivre un cours de langue aux Langues Orientales, côté rue de Lille. De nombreuses filles habillées de façon plus que correcte participent au cours. Mais aucun des visage ne me plaît vraiment. Je m'assieds à une place que quelqu'un semble avoir quitté l'instant d'avant. Une femme âgée arrive. C'est le prof. Elle va commencer un cours de linguistique. Je saisis ma feuille et un stylo et je franchis la porte. Mais une fois dehors je m'aperçois que j'ai oublié mon sac à bandoulière et je ne veux pas réapparaître dans ce cours, auquel je n'appartiens pas, pour le récupérer.

Je me réveille dans ma chambre à Saint-S…. Mon sexe est humide, ainsi qu'une partie de mon pantalon de pyjama. Mon cousin Ravi et quelqu’un d’autre ont dormi ici aussi. Un employé à moustache brune qui n'a pas du avoir une vie passionnante, parle depuis la salle de bain, il vérifie la mienne. Je lui dis qu'elle est dégueulasse. En même temps je me dis que je n'aurais pas dû prononcer ce mot qui fait vulgaire. Du bruit parvient de la salle de bain de ma sœur Catherine. L'homme entre. Il ne voit pas Catherine dans la chambre, pense qu'il n'y a personne et ouvre la porte de la salle d'eau. Je suppose que Catherine a mis son visage au rideau de douche.

Rêve associé : faux éveil

Trocadéro, dans ma chambre. Quelqu'un vient me dire bonjour. Je me retourne. C'est Mme Yuan qui me fait la bise et/ou me serre la main pour me dire au revoir. Je serre cette main longtemps, mais je suis dans les vapes et j'ai du mal à la voir.

Rêve potentiellement associé ? (non rapporté)

Le thème en est les " doubles " de clefs et se termine par : " Je comprends que c'est à nul autre que moi de faire des doubles ".

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Rêves du lundi 13septembre 1982

Rêve associé : vibration électrique

Je marche dans la rue. Je suis un étudiant se rendant au restau U ou son équivalent. Je recontre une grande fille africaine ou antillaise que je connaissais autrefois. Une voix me parle. Je pense à l'agrégation. Cette voix qui semble venir de moi me dit que je peux réussir mais en même temps elle souligne que la possibilité est d'ailleurs… d'ailleurs… d'ailleurs… L'électricité me traverse. La fille me questionne. Je lui prends le bras. Je lui explique pourquoi il faut que j'ai l'agrégation. En fait je réponds plus à la voix intérieure qu'à elle, de façon posée. L'avantage de pouvoir choisir, peut-être l'endroit où j'enseignerai, si je suis bien placé. De plus c'est une nécessité professionnelle car je suis dans une école qui prépare presque exclusivement à l'agrégation. Arrivés prés du bâtiment, elle me dit que ses petites sœurs sont là. Je n'entends pas bien. J'entrelace ses doigts dans les miens, mais j'ai l'impression que ça ne lui dit pas. Je lâche. Elle embrasse de petites antillaises. Sans doute ne faut-il pas que nous nous tenions la main devant elles. Dans le bâtiment, elle entre aux toilettes. Je veux faire de même mais sur la porte il y a marqué 16 ans. Je prends la porte à côté où il y a marqué 19 ans.

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Rêves du 20 ou 21septembre 1982

RÉVEIL vers 8h

Rêve déclenchant un mouvement du corps

[…] Une araignée géante tombe sur ma main (réveil en sursaut).

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Rêves du 21 septembre 1982 ?

RÉVEIL à 6h05

Rêve associé : incongruité ; faux éveil ; rêve partagé (en rêve)

J'assiste à un cours dans une salle de fac. En sortant j'hésite sur le chemin à prendre. Je vois entrer Lucet, à qui je ne dis pas bonjour. M'a-t-il reconnu ? C'est un cours de science, je ne devrais pas y être. En sortant je prends au hasard une descente indiquée par un panneau. La descente devient obscure et se poursuit en double spirale, spirale des escaliers, spirale de moi-même. Dans la partie administrative qui devrait être propre, il y a des graffitis. Les gens qui vivent là s’en servent pour dire qu'ils aiment leur famille.

Papa, Maman et d'autres parlent de Papy comme s'il était vivant. C'est une conversation que je n'aurais pas dû surprendre. Je les suis et j'appelle Papy. J'entends sa voix sous le meuble de la chambre de Papa et Maman aux Aldées. Les autres n'ont pas l'air surpris qu'il soit là. En réalité son corps n’est pas vraiment là. Il me dit que jusqu'à présent je n'ai pas beaucoup avancé dans les recherches que je veux faire. J'essaie d'expliquer, ou je pense, que tant que je n'ai pas l'agrégation, je ne peux poursuivre des recherches. Plus tard il ajoute que chacun travaille pour soi et que c'est une loi que beaucoup comprennent instinctivement. Ça efface l'idée de sacrifice.

Nous dormons chez Helga. J'ouvre un œil et je vois un point dans un triangle lumineux, blanc. C’est un point noir, sur le mur. Ça fait comme un œil. En réalité il s'agit d'une carte de géographie allemande et la luminosité ambiante produit cet effet. Le triangle est fermé par le bras d'un fleuve. Je vois la carte entièrement. J'entends Helga qui réveille ma sœur Catherine dans une pièce à côté. Catherine raconte qu'elle veut partir le 1er juin de l'année prochaine. Nous avons donc fait le même rêve. Je pense que je suis bien réveillé mais, lorsque Helga vient me réveiller, je n'arrive pas à parler pour l’en dissuader. Les mots ont du mal à franchir mes lèvres. Je lui révèle que mon rêve est le même que pour Catherine. Elle me répond que c'est normal car nous n'avons pas pris de vacances, ma sœur et moi. Mais, dans mon cas, le rêve a été suivi par un rêve de voyage en Amérique du Sud, alors que dans le cas de Catherine ça ne s'est pas produit. Grâce à cela j'arrive à suivre Kant qui est un type clair. Je le suis en voiture sur la route. Sa voiture, qui roule devant la mienne, va passer au vert. Mais le feu devient orange et il freine. […]

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Rêves du Vendredi 24 septembre 1982

RÉVEIL à 6h20

Contexte onirique : rêve ordinaire

C'est la nuit. Je me trouve à la maison avec Papa et Maman, et quelqu'un d'autre est présent. Je me suis habillé comme pour sortir et je m'avance dans le salon en disant que j'ai de gros ennuis. Maman me répond d'aller me coucher car demain j'ai des choses à faire. Je dois me marier demain, mais je viens de me rendre compte que j'étais déjà marié. J'avais fait un mariage de raison avec Jeanne Rossignol et nous ne nous étions pas revus depuis, donc j'avais totalement oublié. Ce n'était pas en vrai mais simplement pour avoir les avantages administratifs. Il faut donc que je divorce le plus vite possible avant qu'on s'en rende compte. Papa dit qu’évidemment c'est un problème. Je risque ma vie. Demain à la cérémonie, je m'imagine en train de dire non à la demande du prêtre. Papa ajoute que je peux prendre les choses en main et refuser d'être marié à l'église. Ce sera moins grave. Je peux ne pas vouloir y aller. Image de l'après-mariage, avec Isabelle Calabre et d'autres personnes. Pour la cérémonie ont été engagées des danseuses qui sont en bonne santé pouvoir se mouvoir de la sorte, me dis-je, plus une femme d'âge moyen qui prépare tout et une plus jeune qui chante quelque chose : " Belle qui travaille la nuit… ".

Rêve lucide : lucidité en cours de rêve, à cause de détails insolites

Rêve lucide : Je me lève pour aller dans la salle de bain. Ma sœur Catherine s'y trouve. Je lui demande comment vont mes yeux. En même temps je regarde mon visage dans le miroir et vois que mes yeux sont blancs avec des points rouges. Je suppose que la pupille est relevée vers l'intérieur. Catherine crie que je ne suis pas le vrai Christian. Elle a peut-être raison. Je rentre dans ma chambre, me rend compte que je fais un rêve lucide puisque ça ne peut pas être vrai. Je tourne sur moi-même à toute vitesse et pense que je risque de me réveiller. Mais non. Ma chambre s'est transformée en salle de bain. Je la parcours et trouve un opuscule dont j'ai du mal à lire le titre car mes deux yeux ne voient pas de la même façon. Il s'agit d'un opuscule édité chez Robert Laffont : Les Trois Points de Cristal.

 

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Rêves du 28 septembre 1982

Rêve lucide avec paralysie

Rêve lucide : Je m'endors avec le magnétophone en marche et me réveille alors qu’il tourne toujours, tandis que je suis paralysé dans mon corps. Au lieu de " je suis attentif ", j’entends " je suis télépathe " puis " je suis commutatif ". Mais je ne peux pas respirer et pour ne pas étouffer je me force à me réveiller.

La façon dont est rapportée ce rêve lucide dans mon journal peut prêter à confusion : est-ce que je rêve que je m’endors puis me réveille ? En fait j’ai probablement mis en marche le magnétophone à l’état de veille et me suis endormi en écoutant l’enregistrement. En revanche le " réveil " a lieu dans le rêve, et ce rêve de réveil se produit sans doute bien après que la bande magnétique a cessé de tourner. Il s’agit donc d’un faux éveil, ce qu’indique le contenu inattendu de la cassette.

Un autre problème reste en suspens. Est-ce que, à l’occasion de ma paralysie, je suis en proie au rêve ? Ou bien est-ce que je rêve que je suis paralysé ?

Contexte onirique : rêves ordinaires, mais un élément de gigantisme