EXTRAITS DU JOURNAL DE RÊVES LUCIDES OU ASSOCIÉS DE CHRISTIAN

MARS/AVRIL/MAI 1982

(Version zéro du 1er mars 2001 – fichier évolutif)

 

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MARS

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Rêves du Jeudi 11 mars 1982 Paris

RÉVEIL À 7h45

RÉVEIL À 10h 50

Rêve lucide : " Ronces et plantes piquantes "

Je suis dans ma chambre. A-t-elle changé ? Oui. Je me retrouve au-dehors sur la terrasse. Il fait nuit. À côté habite chez ses parents une fille que je voudrais aller voir. J'escalade le rebord de l'immeuble. Mais je suis arrêté par des ronces et des plantes piquantes. Impossible d'y aller.

Rêve lucide : " Une fille à lunette "

Dans le métro, je rencontre une fille plus grande que moi aux cheveux blond roux, avec des lunettes et un air sympathique. Je la trouve jolie malgré son air de ressemblance avec une fille du cours de logique de Mosconi. Je lui passe le bras autour de la taille et elle le sien autour de mon épaule et nous prenons le métro. Rétrospectivement je veux justifier cette attitude. Il faut donc que, pour empêcher des loubards de l'aborder, elle ait l'air d'être avec un petit ami. Ainsi nous jouons la comédie de bon cœur, mais plus tard il faudra recommencer pour que ça devienne vrai. (C'est-à-dire revenir en arrière dans cette séquence pour la rejouer autrement.)

Contexte onirique : rêves ordinaires

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Rêves du Dimanche 14 mars 1982 Paris

RÉVEIL À 8h20

Rêve associé : lampe

La lampe de poche : sa lueur s'éteint. Je l'ai laissée allumée sans m'en rendre compte ces jours-ci. Il faudra acheter une nouvelle pile.

Contexte onIrique : rêve ordinaire

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Rêves du Jeudi 18 mars 1982 Paris

Rêve ordinaire (non rapporté)

Un de ces rêves où l’on trouve un décalage entre la perception onirique et l’imagination onirique, montrant que le rêve n’est pas simplement le résultat de la fascination de la conscience sur ses images mentales, comme le prétendait Sartre. Ici, je me trouve dans le métro et " je rêvasse à quelques personnages dont un qui s’appelle Ted ", ce qui entraîne une question que je pose à mon voisin. On peut, bien entendu, objecter que l’état " imaginatif " a simplement pris la place de l’état " perceptif " et qu’en réalité un type d’image mentale a succédé à un autre et que seule la qualification de ces images a changé, mais non leur nature. Toutefois non seulement une telle objection ne se conforme pas à l’expérience du rêveur, mais elle disparaît lorsque, en rêve lucide, on peut constater que ces deux modes, perceptif et imaginatif, fonctionnent simultanément, comme à l’état de veille.

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Rêves du Vendredi 19 mars 1982 Paris

RÉVEIL À 6h15

Contexte onirique : rêve ordinaire

Rêve associé : lucidité de personnages oniriques

En écoutant un sermon à l'église un évêque devient lucide : c'est un rêve. Il secoue quelqu'un d'autre qui veut se mettre à parler. Il le secoue à l'estomac et lui fait signe de se taire pour ne pas tout gâcher. Son visage est vert, malsain et disproportionné par rapport à son corps. Mais il n'était pas le seul à être lucide. Un jeune homme habillé comme un hussard d'autrefois l'était aussi. Cette lucidité amène faussement à croire à l'âme.

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Rêves du Lundi 22mars 1982 Paris

RÉVEIL vers 5h

Rêve associé : où il est question du rêve lucide

En fouillant dans le tiroir de la cuisine, je trouve deux lettres adressées à Maman ou Papa et en provenance du 60 ou 61 rue Bertillon. Je finis par les regarder de près. Ces lettres datent des années 60 et invitent à des cours pour devenir lucide durant ses rêves. Ils incluent le système de progression dans le sommeil. Je demande à Maman pourquoi on ne m'en a pas parlé plus tôt. Dans mon excitation, j'ai oublié d'aller suivre le cours de Boucheron de 11h30. Il est 11h45. Merde ! Tant pis je demanderai aussi ce cours-là à Pascale Régis, qui devait déjà me passer le précédent. Il s'agit d'un cours sur l'éducation, l'enfant, et la politique. Les lettres donnent un numéro de téléphone. Mais cette maison existe-t-elle encore ? À une époque, j'aurais hésité à suivre un cours sur le sommeil. J'aurais eu peur qu'on me vole mon argent pendant que j'étais endormi. Aujourd'hui, vendredi, j'ai des cours à suivre cet après-midi, à Paris — et/où à Lyon ?

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Rêves du Mardi 23 mars 1982 Paris

RÉVEIL À 7h30

Contexte onirique : 2 rêves ordinaires

Rêve associé : rêve de rêves suivis de faux éveils

Dans un rêve, une terre est envahie par des oiseaux. D'où viennent ces oiseaux intelligents ? Pour sauver une jeune fille et cette planète, je vais sur la terre parallèle. Là des oiseaux ont construit leurs astronefs en réduisant en esclavage les humains qui seuls sont capables de fabriquer des armes. Il faut que j'y mette un terme. Peu après je reprends le rêve, mais il se termine mal. Les oiseaux me réduisent moi aussi en esclavage.

Je me réveille à Saint-S…. Je me demande où je suis. Tout à l'air si bizarre. Ma cousine Kamala est là. Je lui parle de mon rêve et quand je me réveille à nouveau je dis que je n'aime pas les rêves qui se terminent mal. Avant, dans le rêve que je viens de faire, je me trouvais dans un supermarché où on vendait une cassette ou un livre où il y avait de l'espace pour une fille et son docteur. En me réveillant je suis triste de cette fin. Je regarde dehors. Il fait nuit et il y a un flux lumineux, rouge ou bleu, devant ma fenêtre. Ma cousine Sita rejoint Kamala dans la salle d'eau. Au début j'ai cru que c'était quelqu'un d'autre : Maman ou ma sœur Catherine. Elles laissent la porte entre ouverte — pour me surveiller ? Je vais aux toilettes dans la chambre de Catherine qui se trouve du côté du grenier. Une clef oblongue est posée sur une boîte à côté de la porte, et la boîte est fixée à la porte. Je verrouille d'abord la boîte puis avec la même clef je verrouille la porte. Sita vient me chercher en me demandant d'ouvrir. Mais je refuse.

Contexte onirique : un rêve ordinaire

Paris, Ulm

RÉVEIL À 16h50

Rêve associé = rêve de chute suivi d'un faux éveil : " Dans l'œil de la licorne "

Plusieurs personnes se trouvent là, dans ma chambre à Ulm. À une fille blonde je demande d'où elle vient mais elle ne répond pas. Je ne m'attarde pas. Je voulais seulement savoir si elle était de Sèvres. Parmi les élèves présents, Éric-Emmanuel Schmidt que je n'avais d'abord pas reconnu ; derrière moi deux élèves qui ne sont pas de l'École. Ils expliquent qu'ils ont été qualifiés même si on ne les a pas pris. " Au moment où il fallait rendre les copies, dit l'un, j'ai copié sur l'autre sans comprendre ce que je copiais. C'est comme ça que je suis entré ". Ils se tiennent tous dans la pièce qui est à la fois un laboratoire et ma chambre. Quand ils seront tous partis, je n'aurais qu'à abaisser le lit et dormir. Certains élèves se sont installés sans savoir qu'ils sont chez moi : un couple, dont un barbu, dans un endroit où il y a un matelas. Je sors avec tous les autres comme si je n'habitais pas là. Puis je laisse mon sac, trop lourd. Quelqu'un me fait remarquer que certains des présents se sont installés. Dans la pièce d'à côté, un autre nous appelle. Deux personnes ont déjà sauté dans un trou recouvert d'un tissu, en ouvrant leur parapluie. Je saute aussi en faisant de même. Mais le tissu permettant l'appel d'air n'était pas ajusté. Je tombe quand même en douceur dans la salle du dessous.

Là, un cours sur le rêve est donné par celui qui est tombé en rêve. Il a vu une licorne qui avait un œil dans son œil (ou oeuf), "an eye in the eye". Qu'est-ce que cela donnerait : ail-ail (aïe-aïe) ? Ne vous réveillez pas, dit-il. Il casse de la brioche.

Concernant le passage " Au moment où il fallait rendre les copies, dit l'un, j'ai copié sur l'autre sans comprendre ce que je copiais . C'est comme ça que je suis entré " : mon journal porte la remarque suivante : " prémonitoire ? Pas sûr mais… ce soir, au cours de Delamarre, R… m'a dit avoir réussi sa dissertation de philo du concours d’entrée à Ulm en révisant le matin même des éléments de philosophie politique. Un coup de chance ".

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Rêves du mercredi 24 mars 1982 Paris, Trocadéro

RÉVEIL À 5h20

Rêve associé : vol d’un objet (non rapporté)

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Rêves du mercredi 30 mars 1982 Paris, Trocadéro

RÉVEIL À 7h45

RÉVEIL À 9h05

Rêve associé : faux éveil de type 2 et lampe qui s’éteint (non rapporté)

 

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AVRIL

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Rêves du Samedi 17 avril 1982 Paris, Trocadéro

Rêve associé : paralysie

Je suis paralysé, impossible de bouger. Un psychiatre veut m'emmener. Étant donné mon état, je suis presque d'accord. Mais je commence à retrouver partiellement ma motricité et je refuse de laisser mes coordonnées. Mon psychiatre habituel, une dame d'âge plus que moyen me suffira. Avec elle je pourrai toujours m'en sortir.

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Rêves du Vendredi 23 avril 1982 Paris, Trocadéro

Contexte onirique : rêves ordinaires

Rêve lucide = paralysie et sortie hors du corps : " La femme au sari vert "

Je ne peux pas bouger. Je me rends compte en réfléchissant que c'est un rêve. J'essaie de sortir, mais je suis retenu comme par un élastique. Je me laisse rouler. Je suis dans une forêt avec tant Françoise et ses filles. Une femme en sari vert vient nous accueillir. Elle vient plus spécialement pour moi. Elle me fait entrer dans un endroit précis, par une porte, une pièce que j'agrandis un peu. Sur le côté, en contrebas, une autre porte, par laquelle je voudrais disparaître avec elle, laissant Françoise et les autres dans cette pièce, mais je me réveille.

Contexte onirique : rêves ordinaires

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MAI

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Rêves du Samedi 15 mai 1982 Paris

RÉVEIL À 6h45

Contexte onirique : rêve ordinaire

Rêve associé : faux éveil de type 1 qui clôt le rêve

Un ancien camarade de classe africain m'appelle par une fenêtre de ma chambre à Ulm. Je lui dis de monter, mais je ne me souviens pas de son nom. Il passe par la fenêtre et s'installe. Il est 6h30. Il me parle de Louette et me demande s'il est bien logé au deuxième. Je me rappelle avoir vu la chambre de ce dernier, sans lui, et dit que oui. D'autres personnes arrivent et s'éternisent alors que je veux me coucher. C'était une ruse. Il est près de minuit et il y a plein de monde dans ma chambre, y compris V… et d'autres qui ne se gênent pas pour occuper les lieux. Je vérifie mes poches. Le portefeuille y est. Mais plus tard quelqu'un a pris ma veste et autre chose. Je suis malade de colère et d'indignation. Ma sœur Catherine me dit que je n'aurais pas dû les laisser entrer. Je passe dans un recoin de la pièce [dessin] et je fais un modelage pour que la disparition du portefeuille ne se soit jamais produite. La voix de Catherine me surprend. Elle a vu ce que je faisais. Je lui dis de me laisser tranquille.

(Pseudo réveil). Je me réveille et commence à écrire le rêve qui précède.

RÉVEIL À 9h30

Rêve lucide : " Le problème de tant de gens "

Je marche dans une cour avec passages entre et sous des immeubles (un peu comme à Disneyland). Deux femmes d'âge moyen avec des boutons sur la figure m'arrêtent et me demandent de les aider. D'abord ça m'embête. Je préfèrerais en rencontrer de plus jeunes. Puis je me dis que j'ai intérêt à les aider. Leurs problèmes sont peut-être aussi mes problèmes. Dès que j'accepte, je suis entouré par une bande de gens de tous âges dont c'est aussi le problème. Je m'installe à une table où je reste relativement seul avec un crayon et un papier pour essayer de résoudre la question.

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Rêves du Dimanche 16 mai 1982 Paris

RÉVEIL À 6h30

Contexte onirique : rêves ordinaires

RÉVEIL À 7h45

Rêve associé

Emilie me parle de son schéma corporel. Elle n'arrive plus à se situer. C'est affreux de voir que son bras n'est pas plus long que ce qu'on sentait au toucher. Je lui dis que c'est normal. Il faut d'abord détruire, déstructurer l'ancien schéma corporel avant de pouvoir l'agrandir.

Rêve associé : faux éveil ; puis lucide : demi lucide

[…] Je fais un moirage pour la première quinzaine de juillet et la dernière quinzaine de juin. Dans mon moirage/modelage, mes mains se rapprochent, se croisent et se serrent. Puis je me rends compte que je n'avais pas bougé les mains et que j'étais dans un demi-sommeil. En fait, je suis dans la cuisine et il faut que j'écrive ce qui se passe sur une enveloppe, mais je suis assoupi. Quand j'entends la radio de papa, je pousse une sorte de gémissement pour lui faire comprendre que ça me gêne, mais je ne peux pas bouger, je suis déjà dans un état somnolent. La radio annonce la guerre, mais je dis que ça ne peut être que demain. Il faudra que je demande ce que vaut un moirage fait en rêve semi-lucide. Je ne peux pas écrire. Papa me dit que je suis bien informé sur les nouvelles. Maman se trouve aussi dans la cuisine. Puis je réalise que je ne me trouve probablement pas dans la cuisine. Je me penche, comme si j'étais sur mon lit. La radio marche moins fort que lorsqu’elle est mise en position "on", mais reste quand même assez bruyante. (Je parviens à m'éveiller).

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Rêves du mercredi 19 mai 1982 Paris

Rêve potentiellement associé (non rapporté ici)

Potentiellement associé en ce qu’il se passe " au-delà de la mort " et qu’il aurait pu entraîner une prise de conscience de l’aspect paradoxal de la situation.

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Rêves du dimanche 23 mai 1982 Paris

RÉVEIL À 9h

Rêves associés : déplacement et paralysie

Papa, qui travaille pour le cinéma, a trouvé un film qui date de l'époque de Papy, vers 1920 et quelque. Ce film a été interdit, et l’est encore aujourd'hui, car il montre un magicien capable de transformer le monde à son gré. Or, si cela devient objectif c'est dangereux. Je suis dans mon lit. Je pense à ça dans mon lit. Qu'est-ce qui est réel ? Après tout monsieur B… n'altère-t-il pas la réalité ? À ce moment, mon corps se met à bouger indépendamment de moi. J'essaie de contrôler ce déplacement. Mes jambes se replient. Mon dos se relève. Mon corps dit : " il faut que je mange ". Mais ça ne se passe pas facilement. Ma sœur Catherine dort dans le lit à côté. Par télépathie, elle a dû apprendre de moi car, brusquement, c'est elle, ou son double, qui se dresse devant mon lit en disant : " il faut que je mange ". Elle se précipite sur moi pour me dévorer. Je veux bouger, mais je suis paralysé. Je parviens à pousser un cri. Cauchemar. (Je me réveille.)

Rêve associé potentiel (non rapporté ici)

Il s’agit d’un rêve de vibration, non pas concernant le corps onirique, mais un bâtiment, la coupole de la rotonde de l’E.N.S., qui vire au cauchemar.

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Rêves du mercredi 25 mai 1982 Paris

RÉVEIL vers 5h20

Contexte onirique : rêve ordinaire

RÉVEIL vers 8h20

Rêve lucide : lucidité au début et perdue progressivement

Je me trouve dans un immeuble genre administratif, universitaire. Je sais que c'est un rêve dans lequel je me suis projeté. Pour ne pas me réveiller, j'évite de léviter ou de me livrer à des actes spectaculaires. Du monde circule, des jeunes gens, genre étudiant. Je sais qu'ils ne peuvent pas me voir, que je suis comme un fantôme (je suis persuadé que l'endroit est réel, et que j'y suis irréel). Je suis une fille qui ne peut pas me voir, pour connaître son mode de vie. Mais elle se sent suivie. En entrant dans une salle de cours, je laisse tomber car me vient une idée plus intéressante : anticiper sur l'oral de l'agrégation, dans le futur, comme Marcotte. Un des membres du jury est un vieux monsieur aux cheveux blancs que je prends pour Bourgeois. Le directeur de l'École est dans les environs. J'ai à choisir parmi plusieurs séries de sujets du genre " théorie et pratique ". Bousquet, le directeur pose comme sujet " gnwti se auton " en pensant que le candidat n'y comprendra rien. Je dis à Bourgeois que je n'aime pas Le Roi Lear, que ça m'a choqué. Tout content il m'embrasse le bras (comme Tom le chat embrasse le bras du chien qui cherche à l'attraper). L'épreuve recommence alors que je croyais qu'elle n'était pas entamée. Quelqu'un me dit ma note : 8, tandis qu’on entend du bruit venant de la rue. Et il me donne le temps de gagner 2 points. J'en bafouille. Je parle du chocolat, du goût que ça donne, du fait qu'on salive devant un portrait de rôti. J'essaie de gagner du temps. (Il y a longtemps que j'ai perdu ma lucidité).

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Rêves du jeudi 27 mai 1982 Paris

Rêve lucide : demi lucide d’endormissement

Vient le moment où je suis capable de bouger les doigts sans les bouger. C’est-à-dire que je peux réunir par exemple le pouce et l'index, et aussi tous les autres doigts, signe de concentration, sans pour autant faire d'effort musculaire. Du coup je soulève mon doigt droit très haut, ainsi que le bras. Je redresse mon torse sans effort et sans l'aide de mes muscles. Je connais bien cette sensation. Je fais la même chose avec les jambes. Près de la porte, je feins de m'agripper à une barre. Je feins de me redresser, mais ça ne va pas jusqu'à me faire décoller du sol. Cependant je suis très léger. Je me soutiens d'un bras au-dessus de mon lit. Bizarre, mon lit a l'air droit au lieu d'être orienté vers le nord. De plus il est fait. Toujours en l'air sur une main, je me déplace du côté de l'armoire pour me laisser tomber. Si tout cela a réellement lieu, c’est une bonne occasion de voir si la chute va me réveiller dans cette position, auquel cas, j'aurai vraiment réussi tout cela dans un état somnambulique. Cependant je ne veux pas abîmer mon magnétophone. Je pose la main dessus. Je me laisse tomber pour être réveillé brutalement. (Mais je suis allongé dans mon lit. Preuve que seul le schéma corporel s'est baladé.)

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Rêves du lundi 31 mai 1982 Paris

Rêve lucide : demi lucide

Je suis allongé dans mon lit, paralysé. Maman vient me voir et me dit ce qui doit arriver pour moi. J'essaye de remuer pour lui faire comprendre que je l'entends, mais je ne peux pas. Elle me dit que tout ira bien […]. Je comprends qu'elle vient presque chaque nuit, au cœur de la nuit, me dire tout cela.