S'orienter dans la PNL

Jean Duron

Vous ne connaissez peut-être pas ce qu’est la PNL — programmation neurolinguistique — ou peut-être en avez-vous entendu parler ou avez-vous rencontré un PNListe ? Quel que soit le biais par lequel vous avez abordé le domaine, vous avez déjà des idées sur la question.

CONTACT AVEC LA PNL
Vous avez plusieurs manières d’avoir eu un premier contact avec la PNL. En voici trois :
— En obtenant des informations sur le sujet : lecture d’un livre — par exemple, Les secrets de la Communication de Richard BANDLER et John GRINDER —, en discutant avec un PNListe ou en lisant la publicité d’un séminaire de PNL.
— Vous pouvez aussi avoir assisté à une démonstration de l’efficacité des outils employés par un PNListe dans un cadre précis : professionnel (la négociation par exemple), personnel (psychothérapie ?) ou au cours de votre formation (scolarité … ou apprentissage de la PNL).
— La troisième manière envisagée ici est celle de l’acquisition de techniques PNL par un travail en groupe à la suite d’une inscription à un cours et où la PNL vous est présentée (en faculté, en stage d’entreprise, dans le cadre d’une association, …). Elle ne sera abordée qu’à la fin.

A ceux qui n’auraient pas encore eu l’occasion de se faire une idée de ce qu’est la PNL — par un manque d’opportunité —, je propose de lire les courts récits — totalement imaginaires — qui suivent :
• La PNL par le discours
Si vous ignorez ce qu’est la PNL, votre premier contact se passe maintenant, à moins que vous ne soyez la personne que j’ai aperçue l’autre jour : souvenez vous, vous aviez été flâner dans une librairie et aviez — au hasard de vos recherches — aperçu une couverture colorée et lu un titre intriguant : Les secrets de la communication. Puis, par curiosité ou professionnalisme, vous avez ouvert ce livre et, au tout début de l’ouvrage, vos yeux sont, tombés sur ces phrases :

“Avec ces outils nous fûmes capable d’obtenir des résultats — en 5 minutes “guérison” garantie de phobies en psychothérapie ; résolutions, assorties de signatures de contrat, de conflits, de négociations bloquées, d’une manière rapide, élégante et satisfaisante ; des succès en quelques minutes en enseignant à des enfants “handicapés scolaires” des capacités antérieurement impossibles pour eux — des résultats qui confinaient à la magie pour les professionnels de ces disciplines.”1

La lecture de l’introduction citée ci-dessus fut peut-être la raison de votre achat du livre : de telles affirmations sont assez étonnantes.

Ces lignes, datant de 1980, ne sont pas l’oeuvre d’un publicitaire ou d’un bonimenteur — bien qu’ils en usent et en abusent pour vanter les mérites de la PNL —, elles sont signées par les deux créateurs de la PNL : Richard BANDLER et John GRINDER. Elles se trouvent dans un très sérieux manuel de référence de la PNL : Neuro-Linguistic Programming : Volume I.
Peut-être que, après avoir lu ces quelques lignes, vous vous êtes précipité à un stage de PNL et avez suivi une formation. A moins que vous n’ayez entre-temps rencontré un PNListe.
• Rencontre avec un PNListe
Imaginez-vous en train de boire un pot avec un ami qui vous fait part, la bouche en coeur, de sa dernière illumination : la PNL existe, je l’ai rencontrée !
« Tu ne vas pas me faire croire qu’il existe des moyens simples, rapides et efficaces de régler toutes sortes de problèmes psychologiques comme le manque de motivation, la déprime, le trac, le manque de confiance en soi etc., de rendre performant des cancres en orthographe, et de je ne sais quoi encore … guérir les fous peut-être ?
Si ça marche, prouve-le moi : fais moi cesser de fumer. » risquez vous de vous entendre lui répliquer pour le faire descendre de son petit nuage rose.

Il ne lui restera — pour prouvez ses déclarations — qu’à faire une démonstration de la puissance des outils de changement auxquels la PNL a donné naissance et gare au raté d’exécution : Hu-mi-lié il sera, et il entendra alors bien pire que votre tirade d’introduction. Vous risquez, tous deux, de faire grise mine et de vous brouiller pour une broutille : une divergence d’opinion.
Face à votre défi — descendant du “T’es pas cap” d’antan* — et plein de foi et d’assurance en LA découverte majeure du XXe siècle, votre ami PNListe se lance dans l’aventure consistant à vous aider à perdre votre manie de cracher de la fumée dans un espace occupé par d’autres personnes que vous : la terre où vous avez l’infortune de le côtoyer.
Vaste programme que de permettre à quelqu’un de ne toucher une cigarette de sa vie. Vous rassemblez tous deux toute votre science — et peut-être votre chance — et vous parvenez ensemble au résultat désiré — le besoin de fumer disparaît, et oh, miracle, l’incroyant se convertit, hosanna au plus haut des cieux, etc. : “La PNL marche !” concluez-vous.
L’exemple décrit est loin d’être unique : lisez les pages 10 et 11 de Pouvoir illimité d’Anthony ROBBINS pour trouver un cas vécu, ou n’importe quel livre de PNL pour lire une transcription de séance, Mieux, allez assister à un séminaire de PNL pour voir — ou faire — l’expérience en direct.
Que pensez-vous que le nouveau non-fumeur** va penser de la PNL ? Et qu’en pense le PNListe ?
Nous allons essayer de vous aider à répondre à ces questions et déterminer les conceptions de la PNL qui peuvent découler de ces rencontres avec la PNL — via la lecture, le contact avec un PNListe, peut-être à l’occasion d’une réunion de travail ou d’un séminaire de PNL — et passer en revue quatre manières de se faire une idée de ce qu’est la PNL. Commençons par les manières que peut adopter un PNListe.
Différents styles de faire de la PNL
Bien qu’il existe des milliards d’êtres humains tous différents, à des degrés divers, les uns des autres, il m’a semblé qu’il existait quatre styles assez répandus de faire de la PNL. Pour que vous puissiez vous faire rapidement une idée des similitudes et aussi des différences entre eux, voici une description sommaire et caricaturale de ces styles d’action.

Nous allons regarder la même situation sous chacun des angles cités et remarquer la manière d’agir du PNListe au moment où il rencontre ce qu’il convient d’appeler un problème.
Notez qu’une présentation linéaire rend de grands services lors de la présentation par écrit, mais cela ne signifie ni que les quatre étapes décrites se produisent dans cet ordre ni qu’elles soient des passages obligés. Il s’agit plutôt d’une indication des éléments sur lesquels se focalisent le PNListe sur le moment.

• L’approche “magique” : « C’est quoi votre problème ? »
Le PNListe “magicien” ne se reconnaît pas à son chapeau pointu, sa grande robe et ses effets de manches. Il est — le plus souvent — vêtu comme monsieur tout-le-monde. Il discute un peu puis vous susurre :

— “C’est quoi votre problème ?”

Brève réflexion de votre part avant de déclarer :

— “Je panique chaque fois que je parle en public !”
— “J’ai une technique formidable contre le trac. Asseyez-vous.”

Ensuite, il commencera son mambo-jumbo destiné à vous soulager de vos misères. Il vous demandera peut-être de faire certaines opérations inhabituelles et de ne pas vous préoccuper de ses activités étranges.2

Tout en vous parlant, il pose les mains à différents endroits de vos bras, il vous surprend, vous fait visualiser l’assistance plusieurs fois et mettre les yeux dans certaines positions, vous demande de changer le rythme des mots que vous entendez, vous fait voir l’assistance dans une main et vous dans l’autre, vous demande de marcher un peu le long d’une ligne imaginaire. C’est fini !*
• L’approche “technique” : « Qu’est-ce qui cloche là-dedans ? »
En bon technicien, le praticien PNL va s’attacher à trouver comment “ça marche” afin de déterminer que faire.
La scène peut ressembler à quelque chose comme à ceci .

Pendant que vous discutez — plus ou moins longuement — avec le praticien, lui, commencera par se mettre à l’unisson avec le « client » — vous — en utilisant le rapport(9) tout en jouant une partition de Méta-modèle pianissimo puis un peu de Milton-modèle allegro, enfin fortissimo sur la vérification écologique**. Au bout d’un moment, il se lance et vous pourrez l’entendre dire si vous le rencontrez dans le cadre d’une thérapie :

— “C’est quoi votre problème ?”
— “Bla, bla, bla, bla.”
— “Mais encore.”
— “Bla, bla, blabla.”
— “Qu’est-ce que vous désirez ?”
— “Blabla, bla, bla.”
— “Vous pouvez préciser ?”
— “Bla, blabla, bla.”

Le praticien cherche le “processus” — comment vous procédez — sans s’occuper du contenu de votre discours. Une petite voix lui souffle : « La démarche, Identifie la démarche de ton client ! »3.
Quand il a obtenu les deux processus, il se précipite sur LE modèle de communication de la PNL et cherche la technique la plus adaptée à votre cas … hummmmm.

— “D’accord. J’ai compris ! Allons-y !”

Il passe à l’attaque au moyen d’une désactivation d’ancrages, puis il interrompt vos schémas grâce à une technique de confusion, installe une stratégie, change quelques sous-modalités puis vous fait faire un visual squash.
Pour terminer et consolider le tout, il établit un pont vers le futur et effectue une intégration des parties grâce à la ligne du temps. Ouf !***

• L’approche “scientifique” : « Ouvrons l’oeil »
Le praticien PNListe “scientifique” se concentre — il s’agit de respecter la méthodologie et de faire preuve de réflexion — et vous observe évoluer dans son cabinet.
Pendant toute la durée de la conversation, il réfléchit entre chaque phrase — voire pendant que vous parlez —, observe, note. La conversation — entrecoupée de “Bien sûr. Je me mets à votre place.” — ressemble à la suivante :

— “Que désirez-vous ?”
— “Je voudrais être à l’aise face aux spectateurs et …”
— “Vous pouvez me citer un cas où vous avez eu le trac ?”
— “L’autre jour, …”
— “Cela vous est arrivé une autre fois ?”
— “Oui, lors de …”
— “Vous souvenez vous d’une circonstance différente où cela vous est arrivé ?”
— “Alors que je …”

Au bout d’un moment, son visage s’éclaire et il vous dit :

— “Et si vous essayiez de …”

Par la suite son débit s’accélère — les pauses se raccourcissant — et parfois tout en poursuivant la liste des propositions — dont une où il vous demande de visualiser la scène avec une couleur douce — , il vous effleure le bras, vous coupe la parole, rapproche vos mains l’une de l’autre enfin il vous demande d’aller jusqu’à la fenêtre en vous représentant les modifications de la situation. Puis il vous regarde et discute un peu avec vous.
• L’approche “holistique” : « Vivons simplement »
De nombreux exemples de ce type de conduite sont donnés par Richard BANDLER. Voici le début — légèrement condensé — d’une de ses interventions :

“Un père de famille a littéralement traîné jusqu’à moi sa fille avec un bras tordu dans le dos, et l’a jetée dans une chaise en hurlant : « Assise ! »
— « Quelque chose ne va pas ? ai-je demandé.
— C’est une petite traînée !
— Je n’ai pas besoin d’une putain ; vous me l’avez amené pour quoi faire ?
— Non, non, ce n’est pas ce que je voulais dire …
— Qui est cette fille ?
— Ma fille.
— Vous avez fait de votre fille une putain ? Et vous me l’avez amenée ici ! Quelle horreur !
— Non, non ! Vous ne comprenez pas …
[…]
— Que voulez-vous que je fasse ? Qu’est-ce que vous voulez ? »
etc.”4
Vous remarquez que l’ensemble de la séquence se passe tout naturellement : il s’agit d’une banale conversation. Et pourtant les gens concernés changent … comme par magie.
Différents niveaux de la PNL
La probabilité est grande que les participants d’une séance de thérapie “publique” — ou les lecteurs de cette préface — soient convaincus que la PNL est — au minimum — un jeu d’outils destinés à faire changer les gens. Ils pourront même, curieux, se lancer à domestiquer ces ustensiles si pratiques et si puissants.
Les différentes approches citées sont — en partie — liées à la conception que se font les PNListes qui l’utilisent de la PNL et de la maîtrise qu’ils ont des différents niveaux qui la constituent. Reprenons les différentes approches et essayons de découvrir les modes de pensées qui leur correspondent.

• La “magie” : PNL—Boîte à outils.
La personne qui adopte une approche “magique” de la PNL agit comme si pour une phobie, un mal au crâne, un chagrin d’amour, le tabagisme, etc., il était possible de trouver une technique PNL — ou autre — qui corresponde au “problème”.
Une telle conception implique deux listes de problèmes et de techniques-recettes-solutions très longues — infinies même. Cette PNL demande un excellente mémoire.

Il existe une longue liste de raisons d’adopter une telle approche. En voici un certain nombre :

De prime abord — en regardant la partie visible de l’iceberg —, il est facile de considérer les éléments suivants comme caractéristiques des livres traitant de la PNL : cadre de référence thérapeutique, une longue énumération d’outils de changements, des titres évocateurs.
La plupart des livres traitant des techniques de la PNL décrivent une application des outils PNL à la psychothérapie — appelée pudiquement en France “développement personnel”.
Tous les livres cités dans la bibliographie — qui sont dû en majorité aux fondateurs et aux pionniers de la PNL — font partie de cette catégorie. Et c’est ce genre d’ouvrages qui est le plus facilement disponible sur le marché. Il existe quelques livres qui parlent de la PNL dans un autre contexte : celui de l’entreprise. D’autres — encore plus rares et en anglais — s’occupent de pédagogie, etc.
Cette primauté de la psychothérapie s’explique en partie par le poids historique : ce fut le premier cadre de travail de BANDLER et GRINDER. A l’origine, c’est dans ce domaine que furent découverts et appliqués les premiers outils et modèles de la PNL. Or, ce cadre de référence évoque facilement la magie : les histoires de guérisons spontanées, de miracles, ou d’usage d’un pouvoir magique curatif sont légion. La magie est plus rarement associée à dans d’autres domaines quotidiens comme le commerce ou l’apprentissage.
Ensuite, BANDLER et GRINDER consacrèrent aux moins trois ouvrages à l’hypnose — qui est encore actuellement considéré comme étant à la frontière de la science et de la magie — : Les séquences hypnotiques de Milton H. Erickson (2 tomes)(1976) et Trance-formation (1981). Ce choix écoule peut-être de leur rencontre avec un grand hypnothérapeute, Milton H. Erickson, qui est une des personnes qu’ils observèrent pour élaborer la PNL.
Les premiers livres de PNL — parus entre 1974 et 1977 — exposaient des outils linguistiques pour mieux communiquer : le Méta-modèle et le Milton-modèle*(1).
Les ouvrages suivants — parus entre 1979 et 1984 — étendaient les concepts au monde non verbal — ancres(2), sous-modalités(3), recadrage(4), etc. — et posaient des techniques de changement : les ancrages(5), le swish(6), le recadrage express(7), etc.
Ensuite vint une période — depuis 1985 — où apparurent toute une nouvelle panoplie d’outils.
A la suite de cela, il peut sembler — d’un certain côté — que la PNL est constituée d’une liste impressionnante d’outils — qui s’enrichit de plus en plus. Surtout que la majorité d’entre eux sont expliqués par le menu dans les chapitres avec une description des étapes à suivre pas-à-pas accompagnés d’exemples — transcriptions de séances de thérapie réelles.
Enfin les titres des premiers livres étaient assez évocateurs de magie : Ces ouvrages des fondateurs de la PNL, en anglais, s’appelaient La structure de la magie (1975), Des crapauds aux princes (1979) et La magie en action (1984)5. Le premier livre écrit par un français s’intitulait Derrière la magie (1984). Les introductions — comme nous l’avons vu — incitaient elles aussi à adopter une vision “magique” de la PNL.
Dans ces conditions, il est assez normal qu’un certain nombre de PNListe exercent la PNL avec une certaine théâtralité qui accentuera le caractère magique de la cérémonie de changement.
Cette ambiance “magique” peut d’ailleurs être une aide puissante selon la manière de procéder du praticien pour permettre à l’interlocuteur “d’avoir conscience qu’il va changer de manière satisfaisante”.
Une personne qui participe, ou qui assiste, à une démonstration des outils de la PNL — nous l’avons déjà dit — aura, elle-aussi, une forte probabilité de tirer la même conclusion que le lecteur d’un livre de PNL : la PNL est un ensemble d’outils, qui, bien maîtrisés, peuvent permettre d’accomplir des merveilles.

Malheureusement, dans la pratique, il semble que la façon “magique” de faire de la PNL ne soit pas très satisfaisante pour le praticien ni pour le client : elle ne permet pas d’accomplir des merveilles escomptées de manière systématique.

En effet, le praticien demande à son interlocuteur de se comporter “comme d’habitude” — tout en lui faisant effectuer des choses pour la première fois — et de l’ignorer alors qu’il se livre à des opérations inconnues sur lui.
Ces instructions sont pour le moins paradoxales et amènent — logiquement — un lot important de résultats qui ne satisfont pas le “client”.


Il est possible d’imaginer que le praticien forme deux listes — une des problèmes qui peuvent être traités et une des recettes-solutions à appliquer.
Dès qu’il a obtenu une formulation du “problème” — c’est-à-dire une description verbale élaborée peu ou prou —, il est conduit directement à LA “solution” — la technique à appliquer.
Cette façon d’agir demande peu de travail de réflexion de la part du praticien : il met fort peu de temps pour déterminer ce qu’il a à faire — d’où un gain de temps et d’énergie semble-t-il. Il estime — avec raison — que la personne qui vient le voir en sait plus sur le problème que lui : il lui demande donc ce que c’est et agit sur ses indications. Une question qui me semble intéressante à poser est celle-ci : “Le conscient de la personne en question est-il au courant lui ? Si non, pourquoi ne s’adresser qu’à lui ?”

R. BANDLER et J. GRINDER, ont écrit en 1979 : “Au début, les thérapeutes tentent d’identifier les problèmes de leurs clients au niveau du contenu de façon à pouvoir aider leurs clients à trouver des solutions.”6
La personne qui adopte l’approche “magique” a de fortes chances de penser :
“Il est facile de faire prendre conscience à tout un chacun — surtout si la personne a assisté à une « guérison » ou mieux ou mieux en a été l’objet — que les outils en question peuvent servir à améliorer des compétences classiques : parler en public, convaincre, avoir des idées, être motivé pour quelque chose, …
Avec ces outils, JE — moi le grand, le puissant magicien — j’agis sur le « client » — qui ne peut vraiment rien faire sans moi — et je le change ! Je fais ceci, je fais cela.
Avec ces outils, je peux changer des choses, des gens … j’ai le pouvoir.”
Ce type de conceptions commence à être mis en lumière. Par exemple David GORDON — un des pionniers de la PNL — a dit récemment : “Ils [les gens] veulent des étapes simples, 1-2-3 ; ils veulent les boutons qu’ils peuvent pousser, les pilules à avaler qui feront en sorte qu’ils pourront obtenir les résultats facilement et aisément et qui feront en sorte de pouvoir leur permettre de changer les autres facilement et aisément. […] C’est ce que pour quoi les gens sont disposés à payer. […] Lors de mon travail avec des gens qui sont dans les affaires, j’ai remarqué qu’ils sont généralement intéressés par le fait d’obtenir des résultats rapidement. Ils veulent surtout quelque chose sur laquelle mettre leurs mains, comme des outils. […] ”7

C’est exactement la démarche qui est suivie ici et elle a fort peu de chance d’aboutir comme le soulignent les deux auteurs cités auparavant.

Essayons de prendre conscience des conséquences que peut engendrer l’approche des gens qui considère la PNL comme n’étant — que — des outils.
Un outil est un objet que nous utilisons pour manipuler d’autres objets. Il est donc normal que quelqu’un qui conçoit la PNL ainsi se sente un peu seul : il n’a autour de lui que des objets. Le praticien n’établit de contact humain : il pratique le rapport(9). L’interlocuteur ne souffre pas, il a un “problème”, etc.
Selon D. GORDON, s’accorder à l’autre et refléter son comportement c’est se synchroniser et non être en rapport : il s’agit de manipulation. L’appeler “rapport” permet de se donner bonne conscience.8
Le manque de collaboration du « client » à de fortes chances de faire en sorte que le résultat soit peu satisfaisant pour au moins l’un des deux individus en présence. Manque de collaboration qui découle de la conception outil de la PNL : imagineriez-vous de demander au clou de coopérer avec le marteau ?

Vue ainsi, la PNL n’est humaine ni pour le praticien ni pour le client : voilà un praticien que vous pourrez entendre dire que faire de la PNL, c’est répétitif, mécanique et pas vraiment humain. Cela ne réussit pas tout le temps mais seulement dans une certaine proportion. Ses “clients” seront tout à fait d’accord avec lui.

Remarquons que le simple fait de découper la réalité en “problème” et “solution” conduit inévitablement à déshumaniser les protagonistes : le praticien s’occupe du “problème”* — pendant ce temps allez faire un tour, votre intégrité sera réparé edans deux heures.
En contrepartie, le client qui raisonne de même aura tendance à ne pas vouloir agir — je paie pour que vous résolviez ce cas.
Ni le praticien ni le client — peut-être — n’ont considéré qu’un “problème”, c’est considérer une situation selon un angle jugé non satisfaisant et que une “solution”, c’est la même situation envisagée autrement — d’une perspective satisfaisante.
Il semblerait que pour les “magiciens”, les interaction, entre êtres humains ressemblent à ceci quand il s’agit de trouver des renseignements afin de découvrir des moyens applicables :

— « Ca va faire mal docteur ? »
— « Pas du tout. En 10 ans, je ne me suis jamais planté l’aiguille dans les doigts. »
et/ou à cela quand il demande de collaborer à la réalisation d’une action :

— « Vous voulez danser mademoiselle ? »
— « Oui. avec ce jeune homme là-bas ! »

L’erreur d’appréciation est assez facile à corriger : rapidement le magicien va rencontrer des personnes qui résisteront à son traitement — et je les approuve : il est assez rare d’avoir besoin d’être manipulé comme un objet inerte. Il pourra réaliser alors qu’il lui manque quelque chose pour être vraiment un grand magicien et prendra des mesures pour apprendre des outils plus puissants et la théorie qui va avec — comme toute magie respectable. Ce PNListe a alors des chances de devenir un technicien de la PNL, à moins qu’il ne déclare que la réputation de la PNL est surfaite (ou toute autre attitude qu’il jugera utile d’adopter).
• La “technique” : PNL—Modèle de communication
Les ouvrages de la période 1979-1984 fournissaient explicitement un modèle pour décrire la communication.

Si la personne qui aborde la PNL apprend — en sus des outils — le modèle de communication cité, le cheminement de sa pensée pourrait être :

La PNL donne les moyens d’obtenir des résultats “favorables” pour un individu donné selon les critères de cette personne via l’étude et la modification de ses procédés mentaux, — c’est ainsi que le PNListe m’a permis d’arrêter de fumer se dira-t-il — donc la PNL s’occupe du problème de la cognition, c’est-à-dire d’observer, de mettre en place et de découvrir les manières dont les êtres humains en viennent à formuler qu’ils « savent ». Il s’agit d’étudier tous les procédés mis en place par un être humain donné — vous, moi, le voisin, le Président de la République, … — pour savoir, agir, … — ainsi moi aussi, je serais capable de changer les gens rajoutera la personne in petto.

Pour lui, « La PNL est l’étude des processus : une modélisation des procédés utilisés par quelqu’un suivi d’une appropriation du modèle désiré. »

En 1989, pour certains la PNL était “un modèle des processus de la communication”9.

Le praticien apprend — en plus des techniques — des définitions et un modèle de communication avant de s’investir dans une interaction.
De plus, il consacre plus de temps et d’énergie lors de l’interaction : il prend du temps pour observer et pour réfléchir à ce qu’il voit afin de le relier au modèle qu’il a appris. Cette perspective lui permet de choisir les outils et les techniques à utiliser en fonction de la situation., d’où gain d’efficacité.

Par contre le fait que le praticien agisse comme si une petite voix lui chuchotait : “occupons nous de découvrir les processus du client, le contenu n’est pas important.” Cette phrase est la méthodologie que suit ce “PNListe”, elle l’empêche — en partie — de découvrir de nouveaux éléments et l’amènera aussi à connaître un certains nombres d’insuccès.

R. BANDLER et J. GRINDER, ont écrit à la suite de la phrase citée ci-dessus : “D’une façon ou d’une autre, la démarche est devenue un événement, un objet indépendant et complet en soi”.10

La tentation du découpage d’un être humain en “contenu” et “processus” — qui ne sont que deux angles sous lesquels quelqu’un peut regarder une personne — conduit à déshumaniser les gens et à réduire dangereusement notre conception du monde.11
Un des principaux dangers sous-jacents d’une telle approche est donc de ne plus tenir compte de la dimension humaine en se s’occupant que de découvrir, améliorer, … les processus de la personne en face ravalé au rang de « cobaye », ignoré même — cela part pourtant d’un bon sentiment “Je respecte la personne, je ne touche que ses procédés.”, sans même prendre conscience que les “procédés” n’existent pas : il n’y a qu’une personne qui procède d’une manière ou d’une autre.
Pour le “client”, qui a même surtout conscience du contenu — son histoire de vie le plus souvent — puisqu’il ignore — comme la majorité d’entre nous — comment il procède généralement, nier le contenu peut conduire à faire en sorte que cette personne se sente mise à l’écart.
Ainsi, nous avons un “praticien” avec un “client” qui a des “processus” et des “contenus”. Le “praticien” ne se permettrait jamais — au nom du respect humain — de manipuler le “client”, alors il manipule les “processus” — pas la personne — ce qui conduit la personne, avec qui il discute, à se sentir manipulée, ignorée et traitée en objet. Et les deux ont tout à fait raison.

Le tenant d’une telle théorie de la PNL risque d’évacuer tout contenu de sa communication et, de faire sienne la phrase de Joseph-Paul GOEBBELS, “Nous ne parlons pas pour dire quelque chose mais pour produire un effet”.
Une autre conséquence (ou était-ce un préalable ?) — assez amusante celle-ci — est que les concepts de la PNL risquent de subir le même sort que les personnes : être évacués comme étant non directement pratiques puisqu’il s’agit d’un contenu ne servant qu’à bâtir les outils-processus.

Une telle conception de la PNL a conduit plus d’une personne à penser : « La PNL — soit disant permettant à chacun de se perfectionner — est froide, dure et inhumaine : elle ignore les êtres humains totalement ! Quelle horreur ! »

BANDLER et GRINDER écrivent aussi : “Vous pouvez répéter avec précision les étapes des procédés dont nous avons fait la démonstration, faire ce que vous nous avez vu et entendu faire, sans être sensible au niveau sensoriel, sans vous occuper des réactions de votre client. Et vous échouerez, je vous le garantis, C’est la manière habituelle.”12

• La “science” : PNL—Méthodologie
DILTS, BANDLER, GRINDER et DELOZIER précisent, “la PNL n’est pas constitué que de modèles et de schémas formalisés extraits de diverses activités, mais une extension de la manière dont ces schémas et ces modèles furent créés et donc un champ à la fois instructif et pratique, mais plus encore … unique dans son but et sa méthodologie”13.

Les livres de PNL de la période 1974-1977 posaient la prééminence de la vérification expérimentale in vivo en prenant comme référence et base de travail ce qui était visible, audible, etc.
Les ouvrages suivants esquissent un modèle de la communication, puis plusieurs découpages se font jour et même recoupent des modèles externes à la PNL (Gestalt, AT, Jungien, etc.), parfois explicitement.14
Les orientations actuelles semblent être les suivantes : certaines se concentrent sur nos interactions avec l’environnement (BANDLER, GRINDER, DILTS, CAMERON-BANDLER), d’autres étudient les rapports que nous entretenons avec notre culture, notre conscience, etc.(8) Ceux qui écrivent proposent différents modèles valables dans certaines circonstances. Certains de ces ouvrages donnent en passant quelques règles méthodologiques.
Ce n’est que depuis 1990 que sont apparus quelques ouvrages tentant d’exposer, plus ou moins explicitement, une méthodologie de la PNL destinée à permettre de construire des modèles performant.

C’est en travaillant à partir de la méthodologie qu’il devient possible de construire des modèles : par exemple, pour aider les personnes qui se focalisent trop sur le processus, il serait peut-être utile de leur présenter le schéma ci-dessous où vous pouvez voir que les « processus » sont la manière qu’une personne a choisi d’arranger les éléments qu’elle a considéré comme les plus pertinents de la situation. Le « contenu » étant les éléments en question. L’interaction entre « processus » et « contenu » constitue ce que la personne fait réellement. « L’évaluation » est un autre objet mental. Ainsi, nous disposons de trois objets sur lesquels nous concentrer et non plus d’un seul.
(Voir schéma ci-dessous)

Les conséquences de cette façon d’envisager les choses font que les points à considérer dans l’interaction entre le praticien et le client changent.

Il ne s’agit plus ni de faire une « action donnée » — c’est-à-dire d’appliquer une formule — ni d’étudier le « processus », il s’agit de permettre à la personne en face d’obtenir les informations qui lui sont nécessaires pour qu’elle fasse l’action qu’elle désire faire.

L’évaluation du résultat est considéré comme un « échec » — et la situation est rebaptisée « problème » — si la personne le juge “insatisfaisant”, autrement la situation constitue une « solution » et la personne n’a besoin de rien d’autre tant que les circonstances ne changent pas.
En cas de « problème », la personne peut aller chercher des informations afin de changer la situation : soit elle va trouver un autre « processus », soit elle va changer les « données », parfois les deux. Une autre possibilité en modifiant les informations est de découvrir que le « problème » constitue la « solution » d’un « problème » — lui-même ou un autre —et qu’en définitive la situation n’est pas problématique.

Vous avez besoin de la coopération du “client” pour qu’il effectue l’action en question — même si vous obtenez cette coopération en le menaçant, le trompant, le séduisant, etc.
C’est LUI qui va agir et vous n’avez aucun pouvoir — directement — en ce domaine. Cette évidence commence à se faire jour.
Chez A. ROBBINS, par exemple, qui écrit : “… J’étais connu par beaucoup comme étant un “gourou”. J’évitais cette métaphore car je sentais que la présupposition qui allait avec était que les gens était dépendants de moi pour créer leurs changements — ce qui ne les fortifierait pas. Comme je crois que je crois que nous devons tous être responsable de notre propre changement, j’évitais cette métaphore.
Un jour, finalement, je la trouvai. « Je suis un entraîneur, » pensai-je.”15

Il me semble que pour pouvoir appliquer systématiquement de façon adaptée les outils de la PNL, il est nécessaire de prendre conscience que la PNL s’appuie sur :

* La méthode scientifique
* Les principes de modélisation
* Les principes de logique
* Une analyse du langage

Les points méthodologiques qui sont le moins explicités sont ceux qui semblent évidents à un grand nombre de personnes — et c’est sans doute la raison qui fait qu’ils n’ont pas tous été donné explicitement en groupe ordonné. A mon avis, il s’agit de ceux de la méthode scientifique :

— Déterminez précisément ce que vous voulez obtenir.

Que verrez-vous ? qu’entendrez-vous ? etc. Ainsi vous saurez quand vous arrêter d’agir : quand vous aurez obtenu votre désir.

Albert EINSTEIN disait ; “C’est la théorie qui nous permet de déterminer ce que nous pouvons observer;” et “La simple formulation d’un problème est de loin plus essentiel que sa solution, qui peut être purement une question de mathématique ou de capacités d’expérimentation.”

— Utiliser une majorité de renseignements sensoriels pour éviter des hypothèses erronées sur la situation : mots prononcés par l’interlocuteur, gestes, tonalité, …


Par exemple, quels mots a-t-il employé exactement ? quels ont été ses mouvements oculaires ? Vers où a-t-il penché sa tête ? Voix grave ou aiguë ? Débit lent ou rapide ? etc.…
Il est donc nécessaire, comme le disaient avec force, BANDLER et GRINDER dès 1975 dans The Structure of Magic, d’affiner le plus possible vos perceptions et de les utiliser le plus souvent possible. Ils ont même défini le concept de temps optimal pour le qualifier.

— Faire des recoupements pour formuler vos hypothèses : prendre plusieurs points de référence/modèle de description dans le temps et/ ou dans l’espace.

Par exemple, le langage, les clefs oculaires, les gestes vous font-ils aboutir à la même description du vécu de l’interlocuteur, la même vision du monde ?
Lors de la description de trois expériences similaires par votre interlocuteur observez-vous la répétition de la séquence oculaire ?
Tant que vous n’avez pas suffisamment d’informations sensorielles, abstenez vous de réfléchir ! Restez à l’étape précédente.
C’est dans cette phase que la maîtrise du plus grand nombre possible de concepts et de techniques est d’un grand secours.
J. GRINDER cite ce point dans Turtles all the way down.

— Tester la validité de votre hypothèse : mettez vous à la place de votre interlocuteur.

En essayant en vous-même la perception de votre interlocuteur — sa vision du monde — parvenez vous à obtenir le même résultat que lui ? Autrement, recommencez à échafauder d’autres hypothèses.
La flexibilité interne est un point important pour pouvoir devenir l’autre.
Cette méthode de validation est donnée par R. BANDLER dans Un Cerveau pour changer.

— Changer un élément à la fois et prendre conscience de son effet : cette modification permet-elle de se rapprocher — voire d’atteindre — le résultat cherché ?

Ce conseil est aussi donné par R. BANDLER dans le même ouvrage.
La flexibilité externe sert ici à permettre à l’autre d’adopter la modification afin de pouvoir vérifier son impact réellement.

Pour répondre à cette question recommencer à appliquer le premier principe : ouvrez les yeux ! Si vous n’êtes pas encore parvenu à obtenir ce que vous voulez, changez autre chose à la place ou en plus.

Mais même si vous maîtrisez la méthodologie, souvenez-vous que R. BANDLER et J. GRINDER ont écrit : “En deuxième lieu, vous pouvez échouer en étant inconséquent avec vous même. Si un côté de vous est convaincu que vous ne pouvez pas guérir quelqu’un d’une phobie en trois minutes, cela se manifestera au niveau de vos messages non verbaux et tout ce que vous ferez ne donnera rien.”16
• D’autres conceptions : PNL— comme la vie
Une des choses assez amusantes — et paradoxales — est que ce type d’approche est mal compris vu de l’extérieur — et il serait difficile de faire autrement sans la vivre. Cette incompréhension conduit assez naturellement un certain nombre d’observateurs à adopter une approche “magique” et à entrer dans la danse.

Citons quelques conceptions des pionniers de la PNL :
Pour Richard BANDLER, “La PNL sert à améliorer la situation humaine. C’est apprendre et utiliser les processus mentaux, physiologiques et émotionnels qui sont les nôtres”.
Pour Robert DILTS, “La PNL est une communauté constituée du langage, d’outils et d’attitudes communes”17.
Pour David GORDON, La PNL est la modélisation et un état d’esprit.18

Ces auteurs sont certainement capables de faire ce qu’ils disent, dans les introductions des livres : la question la plus intéressante est de savoir comment vous ou moi — le lecteur — pourra en faire autant par la suite !
remarques
* Différents aperçus des quatre niveaux présentés :

Voici trois aspects amusants des conceptions présentées sont les suivants :

• Chacune d’entre elles est “méta” par rapport à la précédente — c’est-à-dire qu’elle commente la précédente.
La PNL-Outil pose la question : “Qu’est-ce que c’est que vous me présentez ?”
La PNL-Modèle demande : “Quels outils utiliser pour résoudre ce problème ?”
La PNL-Méthodologie : “Quel modèle est le plus simple pour rendre compte du mécanisme ?”
Les autres PNL changent de méthodologie et passent d’une méthodologie consciente à une méthodologie inconsciente.

• Il semble que ces quatre étapes retracent un schéma d’apprentissage bien connu qui va d’inconsciemment incompétent (approche “magique”), consciemment incompétent (approche “technique”), consciemment compétent (approche “scientifique”) et inconsciemment compétent (approche “holistique”).

• Il est aussi remarquable de noter la diminution des commentaires — à l’usage du client et du praticien — au fur et à mesure que vous vous trouvez sur un niveau de plus en plus méta. Cette diminution semble correspondre à la cessation du dialogue interne dans le temps optimal et à une diminution des certitudes jusqu’à l’installation d’un doute cartésien et d’une certaine confusion (PNL-Méthodologie).
A ce moment précis vous changez totalement d’univers et obtenez une nouvelle compréhension. R. BANDLER écrivit : “la confusion est la porte d’accès à une nouvelle compréhension”1.(les italiques sont de lui).

* Liens entre les différents niveaux :

D’après tout ce qui précède, nous pourrions dire que la PNL se fonde sur une méthodologie qui permet de construire des modèles rendant compte des processus de la communication. Ces modèles engendrent des outils destinés à permettre à tout un chacun d’atteindre l’excellence humaine. L’ensemble formant l’étude de la structure de l’expérience subjective.19

Vous remarquerez qu’il est tout à fait possible d’apprendre un ou plusieurs modèles de communication et de ne pouvoir les mettre en pratique : vous devenez ainsi un “théoricien” de la PNL, figé dans des conceptions apprises — pour plus ou moins longtemps.
Il est aussi possible d’apprendre à se servir d’un ou de plusieurs outils conçus par la PNL sans se préoccuper de la méthodologie qui a présidé à leur élaboration : vous êtes un “praticien” — voire un “maître-praticien” — disposant d’outils puissants mais incapables d’en concevoir de nouveaux faute d’une base méthodologique suffisamment large. Vous vous fixez une noble tâche : aider des hommes à atteindre l’Excellence humaine.
En se cantonnant à un de ces deux rôles vous devenez soit un “professeur (théorique ou pratique)” soit un “mécanicien” de la PNL : en aucun cas vous ne pouvez vous targuer du titre de “PNListe”.
Pour ce faire, vous devez créer des outils puis les tester et en vérifier l’utilité — et confirmer ainsi votre modèle théorique — en grandeur nature. En conséquence, quelqu’un qui “fait” de la PNL — qui s’il veut être efficace, appliquera une méthodologie stricte — ne peut se couper du réel. il doit porter les deux casquettes : “praticien” et “théoricien” avant de pouvoir “faire” de la PNL, c’est-à-dire de créer des concepts, un modèle théorique ou des outils nouveaux.20
De plus, enseigner aux autres l’usage d’outils, ou de modèles théoriques, avec des idées sous-jacentes — la méthodologie — qui peuvent s’avérer fausses risque de déformer la continuation de la PNL.

Vous pouvez en conclure que dans la PNL il est difficile de dissocier les modélisations des outils et les outils de la vie. La raison en est que la primauté est mise sur la vérification expérimentale et que la PNL c’est avant tout un état d’esprit : rester curieux et ouvert . Agir comme si vous vous posiez la question : “Qu’est-ce que je pourrais découvrir de nouveau en ce moment ?” Il est bien évident que vous n’allez adopter cet état d’esprit que temporairement, aux moments que vous choisirez.

* Sur les erreurs :

Vous remarquerez que la différence majeure entre l’attitude du “magicien” et celle du “technicien” est une question de niveau : l’une conduit à appliquer sans se poser de questions des recettes, l’autre conduit à appliquer sans se poser de question un modèle. Les conséquences sont les mêmes — à un degré différent : les résultats obtenus ne sont pas ceux qui étaient escomptés.
Une des raisons de la situation est que ces praticiens ont ignoré le côté “théorie” de la PNL — plus exactement la méthodologie qui en est la base — puisque seule la pratique les intéresse. Ils n’ont donc aucun moyen de la remettre en question pour l’améliorer.
Quelques outils et leur mise en pratique — comme l’utilisation systématique du Méta-modèle — leur aurait permis d’éviter cette chausse-trappe.
Pourtant, il est facile pour les “scientifiques” d’arriver à la même situation qu’eux en n’examinant pas, en refusant d’examiner même, leurs conceptions— ou leurs croyances — qui ont, qu’ils le veulent ou non, un impact important sur ce qu’ils font. Et qu’y-a-t-il après les croyances ?
APPRENTISSAGE DE LA PNL
John GRINDER en 1983 dit que “Ces modèles sont le résultat de la technique de PNL, et non la PNL elle-même. Le processus de la PNL crée les modèles. Au cours de cette décennie nous avons enseigné à plus de 5 000 personnes l’utilisation de ces modèles de l’excellence. Nos formateurs en ont probablement formés 5 000 autres. Parmi ces milliers de personnes, j’en ai choisi moins de dix pour travailler avec moi, en tant que collaborateurs. […] Etant donné que 55 000 personnes ont été formés, à des degrés divers, je ne peux pas toutes les contrôler. Je suis d’accord avec les journalistes que ces techniques peuvent être utilisées à des fins de manipulation.”21

Dès 1985, Steve et Connirae ANDREAS — deux américains qui ont commencé à étudier la PNL en 1977 avec les fondateurs, Richard BANDLER et John GRINDER — écrivaient : “Certains critiques ont prétendus que la PNL était trop « froide » et trop « technique », et que si elle réussit dans les cas de simples habitudes et de phobies, elle ne traite pas des « véritables questions existentielles ».”22

En 1987, Richard BANDLER écrivit : “La plupart des étudiants de la PNL sont heureux s’ils arrivent à maîtriser les schémas qui ont déjà été développés. Un de mes plus grands plaisirs est de rencontrer quelqu’un qui n’apprend pas seulement les schémas spécifiques que j’enseigne, mais les perceptions, les attitudes et les trains de pensées qui créent ces schémas.”23


En 1990, Patrick SARY — un français — écrivit : “… d’un côté [la PNL] des adeptes, des orthodoxes, des conservateurs, des fanatiques, des ultra-boutistes ou des gens rigides dans leurs applications ; d’un autre côté, des marginaux, ou des non-puristes qui déforment la PNL en l’intégrant à leur savoir-faire. De même, il existe des adversaires ou des anti-PNL.”24

Ces constatations — faites de part et d’autre de l’Atlantique — semblent indiquer que les schémas mentaux ci-dessus se soient répandus aux USA avant d’être importés en France : ils sont donc une conséquence de la méthode actuelle de diffusion de la PNL dans nos sociétés occidentales.

D. GORDON dit — en 1993 — : “J’ai observé depuis très longtemps qu’on enseigne aux gens de la PNL à ramasser des informations sans faire des tests de pertinence sur les informations récoltées”25

En rassemblant les éléments donnés dans les déclarations ci-dessus, il semblerait que les séminaires de PNL enseignent les outils — et peut-être le modèle décrivant la communication qui date de 1979-1985 — sans s’occuper trop de faire passer la méthodologie — qui est encore donnée trop implicitement. Ce qui semble assez logique vu l’évolution des livres parus jusqu’à présent. En conséquence, un certain nombre d’animateurs — praticien, maître-praticien voire enseignant PNL, etc. — n’ont pu, pour l’instant, transmettre systématiquement la méthodologie PNL puisqu’elle n’était donnée qu’implicitement (notamment dans Les secrets de la communication où dans les premières et dernières pages BANDLER insiste sur des points de méthodologie sans en avoir l’air).

Une autre donnée serait le contexte “thérapeutique” des séminaires. Ce choix a un certain nombre de raisons historiques :le premier livre de PNL traduit en français — sous le titre Les secrets de la communication (1981) — est Des crapauds aux princes qui est une retranscription d’un séminaire des fondateurs, BANDLER et GRINDER. D’autres livres utiliseront ensuite la même formule.

Certains animateurs, dans un but d’efficacité, rajoutèrent “simplement”, au type de stage présenté par BANDLER et GRINDER, des démonstrations du style de celle décrite au début de l’article afin de bénéficier des avantages pédagogiques nommés ci-dessus et de fournir aux participants des séminaires les preuves qu’ils demandent sur la qualité et la compétence de l’animateur.

Il est vrai que le choix du contexte thérapeutique offre un certain nombre d’avantages :
* pédagogiques :

— les changements obtenus dans ces cas-là sont le plus souvent assez spectaculaires et rapides : il est donc aisé de déterminer si “ça marche”,
— il est assez facile de montrer comment fonctionnent les outils dans ce contexte puisque le système n’est constitué que deux personnes — parfois une seule : le “praticien” et le “client”.

* économiques :

— Un certain pourcentage des personnes viennent assister aux stages pour se faire soigner en prime ou comme raison principale.
— La thérapie a besoin de former un grand nombre de personnes plus performantes

Par contre, ce choix comporte un désavantage important : il renforce la focalisation sur le couple “problème”/“solution”(interprétation “magie”) ou sur le binôme “processus”/“contenu”( interprétation “technique”). Les conséquences de tels choix conceptuels rendent une partie gens qui pratiquent la PNL “froids” et “technique” pour les observateurs. (moins de 55 000 j’espère).

Le plus gênant — pour eux — est que ces praticiens risquent d’étendre la conception “problème”/“solution” ou “contenu”/”processus” à leurs autres types de relations : famille, amis, collègues, etc. avec la conséquence prévisible d’être rejetés comme inhumains. Ce qui, espérons le, leur fournira peut-être l’occasion de reconsidérer leurs positions.

Il serait peut être utile de leur montrer le va-et-vient entre théorie et pratique afin qu’ils aient les moyens de créer des outils spécifiques adaptés aux problèmes dont ils veulent s’occuper : ils se libéreraient ainsi de devoir dépendre d’autres personnes quand leurs outils montrent leurs limites.
Ils veulent avoir — c’est légitime — des règles à suivre, mais ils refusent — c’est humain — d’admettre les limites de certains de leurs outils théoriques, rappelons ceci : la PNL engendre des modèles théoriques dont le but est de donner naissance à des outils simples et adaptés aux êtres humains afin de donner à chacun les moyens d’améliorer les performances de son cerveau. Ces modèles — même méthodologiques — sont, comme tous les modèles à compléter, modifier, renouveler afin d’en changer les limites. La remise en question est donc une nécessité vitale pour coller à la réalité et rester performant.
Il serait ensuite possible de préciser à toutes ces personnes :

« Vous voulez de la pratique afin de vous occuper des êtres humains et vous avez raison. Remarquez que telles que les choses se passent actuellement, vous en arrivez — en pratique — à ignorer totalement ceux que vous voulez aider.
Il est exact qu’il serait dommageable d’appliquer une théorie à des être humains, autant l’éviter. Par contre munissez vous d’outils pratiques conçus pour les hommes et directement utilisables. Et pour gagner du temps, pensez à déterminer, par une réflexion théorique personnelle périodique, les limites d’utilisation de chaque outil. »

En conséquence, une double approche est donc une nécessité — tant pratique que théorique — pour rester efficace et humain pendant longtemps, sinon, au bout d’un temps plus ou moins court, une rupture risque de se produire avec une fraction plus ou moins importante des autres êtres humains.
En conclusion, je dirais que l’écart théorie-pratique (constaté aussi ici) s’explique en partie par ce vieil adage : dans la vie, les choses se déroulent très rarement exactement comme vous l’aviez prévu.26 Cela ne signifie pas qu’il est inutile de se pencher sur la théorie : son but est de nous éviter un certain nombre de désagréments, il en reste quelques uns qui viennent tirer la sonnette d’alarme et nous fournir une illumination : “Il reste encore plein de choses à découvrir dans la vie !”

En pratique, ouvrez les yeux, aiguisez votre curiosité et posez-vous des questions.
Autrement rappelez-vous que les asiles sont remplis de personnes qui vivent dans une réalité non-partagée !

1 Cette définition de R. BANDLER du vrai PNListe se trouve dans Magic in Action, 2nd ed.


Explication des mots techniques

(1) Le Méta-modèle et le Milton-modèle se fondent sur un ensemble de 17 catégories linguistiques — tirés de la conception de Noam CHOMSKY — visant à permettre de déterminer la manière dont une personne se représente le monde.
Le Méta-modèle est un ensemble de formulations destinées à recueillir des informations pour déterminer précisément un comportement donné, les sentiments qu’il évoque, sa signification, etc.
Le Milton-modèle est un ensemble de formulations destinées à faire vivre une expérience — une sensation — correspondant à certains critères précis.
(2) Les ancres sont des extensions de la notion de stimulus-réponse trouvé par PAVLOV.
Ce sont des ensembles de signaux-codes externes et contextuels — visuels, auditifs, tactiles, proprioceptifs, olfactifs et gustatifs — destinés à permettre au cerveau de déterminer que c’est le moment pour son propriétaire de ressentir une émotion donnée (plaisir, gêne, sommeil, etc.).
(3) Le concept sous-jacent aux sous-modalités est que le cerveau dispose d’un moyen de déterminer comment relier une expérience des catégories. Les sous-modalités sont les indices internes concrétisant ce classement.
Ce sont des changements dans le codage interne des modalités (les cinq sens) permettant de relier à une expérience des critères comme le moment (présent, passé, futur), la véracité (vrai, faux, doute), un sentiment, etc.
Par exemple, plus une image est lumineuse plus le sujet est désirable, plus le rythme d’une suite de sons est rapide et moins l’expérience est réelle, plus une sensation est intense et plus l’expérience est importante, etc.
(4) Le recadrage repose sur le concept suivant : nous avons des expériences, auxquelles nous attribuons un sens et qui arrivent dans des contextes précis, c’est-à-dire des situations données. Nous pouvons ainsi les juger comme étant “bonnes” ou “mauvaises”.
Par analogie avec le cinéma, la PNL parle de cadrage, un cadre où chacun aperçoit un certain nombre d’éléments, Si on accepte l’analogie de la caméra, changer de point de vue — recadrer — c’est changer de cadre donc changer d’appréciation du comportement.
Un recadrage survient quand nous attachons un autre sens — avec une autre appréciation — à un de nos comportements dans une même situation ou quand nous changeons le contexte dans lequel nous effectuons ce comportement.
(5) Un ancrage c’est une ancre mise de façon consciente, c’est-à-dire qu’il est alors possible de reproduire exactement le même ensemble de signaux-codes afin de retrouver la sensation qui y correspond.
Les ancrages servent à changer l’état émotionnel d’une personne soit en posant une succession d’ancres différentes enchaînées les unes aux autre, soit en liant à la même ancre des états émotionnels antérieurement différents.
(6) Le swish est une technique très spécifique destinée à créer un lien entre deux représentations internes — événements, émotions, etc.
(7) Le recadrage express — ou recadrage en une phrase — est une technique où entendant une seule phrase une personne change son appréciation de la situation. Par exemple, “Ce bruit m’agace.” devient “Tu as vraiment de bonnes oreilles;” ou “Je suis débrouillard.” se transforme en “Tu es un sale profiteur.”. Notez qu’il est tout à fait possible d’intervertir les phrases deux à deux.

Vous avez pu déjà remarquer en lisant les notes précédentes de quelques unes des relations qui existent entre le langage, les ancres, les sous-modalités et le recadrage. Les différents courants de la PNL essaient d’en découvrir plus, chacune dans une direction particulière.

(8) BANDLER & Associates — et ceux de la même mouvance — cherchent à découvrir quels sont les relations entre notre codage interne — modalités et sous-modalités et langage — et nos comportements, nos critères, nos émotions, nos conditionnements, etc. Il y aura bientôt — courant juillet — un nouvel ouvrage de BANDLER en librairie A Time for a Change … mais aux U.S.A.
J. GRINDER et J. DELOZIER cherchent à modifier les comportements en utilisant d’autres comportements — souvent la musique et la danse — et travaillent sur les interactions entre des comportements différents. Une de leur référence préférée est Carlos CASTANEDA (cf. Turtles all the way down). Les publications de cette branche de la PNL sont assez rares vu l’orientation choisie.
R. DILTS se concentre sur les stratégies — qui sont les cheminements internes que nous effectuons, exprimés en une succession de modalités pour décider, nous motiver, apprendre, croire, etc. Lui — et ses joyeux complices — cherchent les relations entre les stratégies et les autres éléments. Actuellement ses livres se concentrent particulièrement sur les relations entre les stratégies et les croyances (cf. Beliefs paru en 1990).
Leslie CAMERON-BANDLER et son équipe ont amorcé une refonte de l’ancien modèle de la PNL — changement de symboles, de vocabulaire, etc. — afin de mieux explorer les émotions : ils se sont attachés à décrire pas-à-pas certaines situations, comme “tomber amoureux” ou “la rupture”, avant de proposer un modèle général de description d’une situation et des empreintes émotionnelles.

Parmi les personnes qui créent des outils de la PNL, certaines s’occupent, à la suite de E. T. HALL, de découvrir les liens entre nos modèles de culture et nos comportements.
Citons B. VAN DER HORST — PNListe, co-créateur de la “Stratégie d’objectif”, etc. enseignée à l’institut REPÈRE, qui écrit des articles dans certains Anchor Point — pour ses travaux mettant en parallèle les cultures française et américaine et E. CLERET, — PNListe créateur du “Triangle de positionnement” chargé de cours aux Langues’O —2, rue de Lille 75007 PARIS —qui étudie les rapports entre la culture française et d’autres cultures, notamment la culture chinoise.

Parmi ceux qui étudient comment nous changeons d’état de conscience, je citerais P. WRYCZA — “Living Awareness” (à paraître) — et Richard BANDLER dans son dernier livre, si j’en crois l’évolution de ses ouvrages et l’encart publicitaire de A Time for a Change.

(9) Le Rapport est une technique destinée à raccourcir le temps nécessaire pour que les personnes en face se sentent en confiance. Elle repose sur le principe de synchronisation entre les personnes — même position, même vocabulaire, même respiration, même débit verbal, mêmes gestes, etc.

Bibliographie

Richard BANDLER & John GRINDER, The Structure of Magic T.I & II, Science & Behavior Books, 1975, 1977
Richard BANDLER & John GRINDER, Hypnotic patterns of Milton H. Erickson T.I, & II Méta Publications, 1975, 1977
Richard BANDLER & John GRINDER, Les Secrets de la communication, ed. Interéditions, 1979
Robert DILTS, John GRINDER, Richard BANDLER & Judith DELOZIER, Neuro Linguistic Programming I : The Study of the Structure of Subjective expérience, Méta Publications, 1980
Richard BANDLER & John GRINDER, Trance-formations, Real people press, 1982
Richard BANDLER & John GRINDER, Reframing, Real people press, 1982
Richard BANDLER, Un cerveau pour changer, Interéditions, 1985
Phil BOAS & Jane BROOKS, Advanced Techniques vol. I, Metamorphous Press, 1985
Leslie CAMERON-BANDLER, David GORDON& Michel LEBEAU, The emprint Method, Real people press, 1985
Leslie CAMERON-BANDLER & Michel LEBEAU, The emotional Hostage, Real people press, 1986
Steve ANDREAS & Connirae ANDREAS, Heart of the mind, Real people press, 1987
Judith DELOZIER & John GRINDER, Turtles all the way down, GRINDER, DELOZIER & associates, 1987
Richard BANDLER & Will McDONALD, An Insider’s Guide To Sub-Modalities, Méta Publications, 1988
Tad JAMES & Wyatt WOODSMALL, Time line therapy, Méta Publications, 1988
Steve ANDREAS & Connirae ANDREAS , Change your mind and keep the change, Real people press, 1989
Roberts DILTS, Changing Belief Systems with NLP, Méta Publications, 1990
Kim KOSTERE & Linda MALATESTA, Maps, Models and the Structure of Reality, Metamorphous Press, 1990


Notes :

1 With these tools we were able to secure results — 5 minutes guaranted “cure” for phobias in psychoterapy; quick, graceful and satisfying resolutions of conflit in dead-locked negociations and settlement in bussiness; sucess in teaching “educationnaly handicapped” children formely impossible skills measured in minutes — results which borderd on magical for the professionals of these disciplines.”Forward, NLP vol. 1,
* La méthode française favorite de motivation consiste surtout à lancer des défis : un reste de la pratique du duel peut-être ? (Le dernier ayant eu lieu au XXe siècle entre Gaston DEFERRE (1910-1986) et un adversaire moins illustre)
Pour prendre conscience de nos façons culturelles de nous motiver, il est utile de connaître et d’utiliser le “Triangle de positionnement” mis au point par E. CLERET — chargé de cours à l’INALCO, 2, rue de Lille 75007 PARIS.
** Remarquez que le découpage linguistique se fait en “fumeur” et “non-fumeur” alors que nous pne disons pas “je suis un non-buveur” ou “non-drogué”. Il serait intéressant de chercher ce qui conduit à une telle différence. Pour ma part, je suppose que cela provient du garnd nombre de fumeurs combiné au fait qu’un découpage en “fumeur actif” et “fumeur passif” déclencherait des réponses « musclées » de la part des “fumeurs passifs” . Le choix est-il : préserver la santé de tous ou avoir la paix publique ?
2 Les secrets de la Communication, op. cit., p. 18.
* C’est difficile à suivre, n’est-ce pas ? Seul le praticien a accès à cette représentation de la situation et parfois, il trouve aussi que c’est compliqué.
** Je vous préviens, n’espérez pas comprendre ce jargon technique avant d’être devenu au moins “praticien” — voire “maître-praticien” — à moins de faire comme moi et de voler les grimoires des maîtres de la bibliographie. Remarquez en passant que le PNListe a besoin pour pouvoir opérer de bien connaître les outils et les techniques.
3 Pour reprendre une expression de R. BANDLER et J. GRINDER, Les Secrets de la Communication, p. 18.
*** C’est épuisant, n’est-ce pas ? Il en est ainsi pour le “magicien”, le client et même le lecteur.
4 R. BANDLER, Un cerveau pour changer, p. 97-100.
* Les numéros entre parenthèses renvoient à la liste des termes technques en fin d’article.
5 Premier livre technique : The Structure of Magic,. Premier livre grand public : Frogs into Princes . Magic in Action est une sorte de manuel : liste d’exemples de traitement par la PNL.
6 R. BANDLER et J. GRINDER, Les secrets de la Communication, p. 18.
7 Interview de D. GORDON par J-P. ROUTHIER in Anchor Point de juin 1993, page 4-5.
8 Interview de D. GORDON op. cit., page 5.-6
* « S’il te plaît, dessine moi un problème! ». Ce test est imparable pour déterminer si ce dont vous parlez est un objet physique : un sac poubelle par exemple. (idée reprise des Tours de Babel de S. TENENBAUM).
Il est utile de bien différencier les emplois propres et métaphoriques des mots que nous utilisons : le sens premier d’éliminer est de de faire disparaître — en brisant, enterrant, … — un objet jugée “nuisible”, “inutile”, …, même si certaines personnes étendent cette notion à un être vivant étiquetté pareillement (ex, un pou, un loup, un ennemi, un rôdeur, …). Vouloir appliquer ce type d’action à un problème humain reviendrait à croire qu’il est possible d’attraper le problème physiquement pour lui appliquer le traitement “qui convient”.
9 “NLP is a process model of communication”, Kim KOSTERE et Linda MALATESTA, Get The Results You Want , Metamorphous Press, 1989, Introduction.
10 R. BANDLER et J. GRINDER, Les Secrets de la Communication, p. 18. Le s deux paragraphes Contenu et démarche sont décidement fort instructif.
11 R. BANDLER et J. GRINDER Les Secrets de la Communication, p.18, Contenu et démarche. et Albert EINSTEIN disait « Rendons les choses simples, mais pas plus simples qu’elles sont ».
12 R. BANDLER et J. GRINDER, Les secrets de la Communication, p. 271.
13 “[NLP is] Not just useful models and paterns formalized from various activities, but an extension of how those patterns and models came into being, thus a field both informative and practical, but most significant … unique in its purpose and methodology.” PREFACE, NLP vol. 1, op. cit..
14 S. LANKTON, Practical Magic, pp. 187-213.
15 “… I was known by many as a “guru”. This is a metaphor I avoided because I felt that the presupposition that went with it was that people were dependent upon me to create their change — which will never empower them. Since I believe that we all must be responsible for our own change, I avoided this metaphor.
One day, though, I finally got it; “I’m a coach,” I thought.” A. ROBBINS, Awaken the Giant Within, Simon and Schuster, 1992 p. 247.
16 R. BANDLER et J. GRINDER, Les secrets de la Communication, p. 271.
17 Ces deux définitions ont gracieusement été données par Peter WRYCZA — enseignant PNL — en mai 1993 dans le cadre d’un des séminaires de PNL organisés par Repère, 78, avenue Michel Bizot, 75013 PARIS.
18 D. GORDON, op. cit.
19 “NLP is the study of the structure of subjective experience”., Forward, NLP vol.1, Roberts DILTS, John GRINDER Richard BANDLER et Judith DELOZIER Meta Publications, 1980, pp. 8.
20 Cette définition du PNliste est de R. BANDLER dans sa préface de Magic in Action 2nd edition.
21 J. GRINDER,Avant-propos de Influencer avec Intégrité, G. LABORDE, 1987 (1983).
22 R. BANDLER Un cerveau pour changer, Intéréditions, 1990 (1985), p.18.
23 “Most NLP students are content if they master the patterns that have already been developed. One of my greatest pleasure is having someone learn not only the specifics patterns that I treach, but the perceptions, attitudes, and thinking processes that create those patterns.”, R. BANDLER, PREFACE to Change Your Mind —And Keep The Change, Steve et Connirae ANDREAS, Real People Press, 1987.
24 P. SARY, La programmation neurol-linguistique dans l’entreprise, Retz, 1990, p. 7. Les mots entre crochets sont de moi.
25 D.GORDON, op. cit. p.4.
26 Même la PNL, comme le fait remarquer David GORDON dans l’article cité abondamment.